La légende dit que Hotu Matu'a arriva sur l'île avec 2 bateaux venant de Rapa Iti Ces bateaux étaient sans doute des pirogues doubles de type polynésien qui sillonnaient déjà le Pacifique 500 ans avant J.C. La première apparition humaine à Rapa Nui daterait d'environ vers l'an 400 de notre ère. La première phase de peuplement correspond à la période 400 - 800 ans après J.C.

La période AHU ('autels') et MOAI (statues) se situe à l'apogée de la culture Rapa Nui. Elles correspond à l'édification de lieux de cérémonie de plus en plus grands et impressionnants.
Elle débute vers l'an 800 et prend fin vers 1680, suite aux nombreux conflits qui ensanglantent l'île.

Le culte de l'Homme Oiseau, le Tanga Manu, remplace l'ancien système. Chaque année un homme est désigné à la suite d'une épreuve rituelle. Cette période va de la fin du XVIIème siècle à l'arrivée des missions catholiques à partir de 1864.

Mais entre temps, les européens ont découvert l'île.

Tels que les virent les 1ers européens. Remarquez les oreilles percées, les plumes

Le 5 avril 1722, un dimanche de Pâques, le marin hollandais Jacob ROGGEVEN est en vue des côtes. C'est lui qui nommera l'île du nom de la fête du jour (Paasch Eyland). Il était à la recherche d'une autre île décrite par DAVIS, un autre continent (Terra Australis Incognita) à découvrir dans le Pacifique sud. Cinquante ans plus tard, en décembre 1770, ce sont des navires espagnols qui prennent possession et renomment l'île 'Isla de San Carlos'. Ils restent 6 jours sur place.

Le 14 mars 1774, c'est le fameux 'Captain COOK' (and his crew...) arrive à Pâques. Mais l'île est pauvre en vivres et en eau. Il repart 3 jours plus tard non sans laisser une description très détaillée qui en fait la réputation : les statues entre autres auront impressionnés fortement les équipages.

En 1786, c'est au tour de La Pérouse de débarquer dans la baie qui porte encore son nom.
Il apporte avec lui de nombreux plants et petits animaux qu'il distribue. Un relevé topographique et des principaux sites et habitations est effectué.
Hasard : dans la baie de La Pérouse on trouve la fameuse pierre 'Te Pito Kura' (le nombril du monde) qui dégage un très fort magnétisme naturel, au point d'affoler tous les instruments de mesure. Or, les bateaux de La Pérouse, l'Astrolabe et la Boussole, disparaîtront corps et bien quelque temps après leur passage à Rapa Nui

1805, commence les rapts de Pascuans par des aventuriers sans scrupules à la recherche de main d'oeuvre gratuite. Suite à ces exactions, les étrangers ne sont plus accueillis chaleureusement sur l'île, mais reçu à coup de pierres.

1862 est le début d'une période encore plus tragique : des 'négriers' péruviens écument les mers du sud en quête d'esclaves pour la récolte du 'guano' sur la côte du Pérou.
On estime que plus de la moitié de la population, au nombre desquels se trouvent tous les initiés et sages de l'île, est déportée.
En quelques mois de traitement inhumain ils sont décimés.
L'évêque de Tahiti s'en émeut et obtient la libération des survivants. Hélas, en rentrant dans l'île, ils ramènent avec eux de nombreuses maladies qui continueront à ravager la population. Il ne restait que 600 habitants à l'arrivée des premiers missionnaires.

Eugène EYRAUD, des frères du SACRÉ-CŒUR de Picpus est le premier européen à s'établir vraiment sur l'île. Il gagne peu à peu la confiance des habitants et à sa mort en 1868, tous sont convertis au christianisme.

La même année, le bâtiment de guerre US le Topaz jette l'ancre. L'équipage détruit une des maisons du site d'Orongo et emmène la statue la plus vénérée, la Briseuse de Vagues (Hoa haka nana ia). Remarquez au dos la représentation de l'homme-oiseau et les symboles 'masculin' et 'féminin' (derrière la tête) Elle se trouve de nos jours au British Museum ... (mais pourquoi les Pascuans, les Chiliens, ne réclament ils pas sa restitution ??)

Toujours en 1868, arrivée d'un autre aventurier, français celui là, DUTROU-BORNIER.
Il se heurte très vite aux missionnaires, mais parvient à s'allier une partie de la population.
Si bien que ce sont les prêtres et 300 pascuans qui quitteront l'île pour venir travailler à Tahiti dans les grandes plantations. Leurs descendants s'y trouvent toujours.
DUTROU-BORNIER lui continue son implantation. Il épouse une des filles du roi, KORETO. Sur son instigation, celle ci demandera plusieurs fois le rattachement de Pâques à la France.
Il meurt assassiné en 1877.

Les pascuans essayèrent plusieurs fois que leur île soit rattachée à la France. Mais le peu d'intérêt des marins -grands experts en la matière- pour ce caillou inutilisable à leurs yeux, fit que c'est finalement le Chili qui annexa la "Isla de Pascua" en 1888.
C'est maintenant un nouveau département de la province de Valparaiso.

Vers le milieu du XXème siècle on a assisté à une prise en compte accru du patrimoine pascuan. L'île a été déclaré patrimoine de l'humanité par l'UNESCO en 1995).

Les premiers grands travaux de restauration et de relèvement de Moai et d'Ahu commencent.
Citons les principaux :

• Thor HEYERDAHL, aventurier scandinave très connu par ces expéditions à travers le Pacifique sur des radeaux en roseau (les KON TICKI). Il pense que les premiers immigrants venaient d'Amérique du Sud.
  En 1956, lors d'une expédition à Pâques, son équipe relève un Moai à proximité immédiate de la plage d'Anakena et de l'autre site fameux : l'Ahu Nau Nau.
   
• William MURROY, se passionne pour l'île, au point de choisir d'y être enterré. Auteur de la première grande restauration d'un site entier à Tahai en 1960. Il s'agit d'un ensemble de 3 ahu, l'un avec 5 Moai, et les 2 autres avec 1 seul Moai. Sur le même site on trouve les vestiges de grandes maisons 'bateau' et de poulaillers.
   
• Sergio RAPU, archéologue pascuan contemporain. A restauré entre autres le magnifique site de l'Ahu Nau Nau, à Anakena. C'est lors de cette restauration, en 1978, qu'il eut la chance de retrouver les fragments d'un "oeil" de Moai, et surtout de reconstituer le puzzle et de comprendre l'importance de cette découverte. Cet oeil est maintenant exposé au musée.
   
• Autre restauration importante : l'Ahu Tongaraki (15 Moai !) par un important groupe industriel japonais spécialisé dans les engins de levage.
   
• Autre grand connaisseur, le Père Sébastien ENGLERT, qui vécut à Pâques de 1935 à 1969 une vie de sacerdoce et d'étude du mode de vie et de la langue de la société Rapa Nui.
  Le Musée Anthropologique de Hanga Roa porte son nom.

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